Sierra Leone – « Compte sur moi ». L’histoire d’Alpha
Spécial

27 septembre 2016

(ANS – Freetown) –Voici une histoire de vie et de foi qui mérite d’être partagée en cette année de la Miséricorde.  Il vaut mieux commencer avec quelques versets de Ste Thérèse d’Avila, mystique et docteur de l’Eglise : « Dieu n’a de corps sur terre que ton corps. Il n’a de mains que tes mains. Il n’a de pieds que tes pieds. Tiens sont les yeux avec lesquels la compassion de Dieu regarde le monde. Tiens sont les pieds avec lesquels Il marche pour aller faire le bien, Tiennes sont les mains avec lesquelles il désire maintenant nous bénir ».  

Comme missionnaire salésien, je suis convaincu que la première tâche de l’Eglise et de la Communauté Chrétienne est celle d’annoncer la miséricorde ; mais il ne suffit pas de la prêcher avec les paroles. Nous prêchons la miséricorde mais en même temps nous sommes durs et rigides avec les pauvres, avec le ‘pécheurs’, avec les ignorants et les marginalisés en ce monde.

Ici au ‘Don Bosco Fambul’ nous sommes tous les jours en contact avec la souffrance de tous ces déshérités. Voici l’histoire d’Alpha.

Il y a quelques nuits, je dormais profondément, quand vers deux heures du matin sonne le téléphone. Devant la cathédrale il y avait un jeune plein de sang et sans connaissance. Il avait un bras cassé, le visage défiguré par les coups, une oreille presque arrachée, et sur tout le corps, blessures et livides. En toute vitesse nous l’avons conduit à l’hôpital. Les infirmières et le médecin nous ont dit qui, à la vue des signes, il devait être un voleur pris en flagrance, et qu’il était encore vivant par miracle. Ici les voleurs sont jugés et condamnés à mort dans la rue.

L’infirmière disait : « Père, pourquoi gaspiller temps et argent pour de gens comme celui-ci ? Ils sont une plaie sociale. Laissez-les moisir en prison ». Je lui ai répondu : « Nous au ’Don Bosco Fambul’ nous croyons dans les jeunes. Nous savons que dans chacun il y a une fibre de bien et pour ‘Dieu rien n’est impossible’. Sa grâce peut faire, en un instant, d’un voleur, un saint ». Elle m’a regardé incrédule et elle a continué à recoudre l’oreille coupée, avec indifférence et, naturellement, sans anesthésie.   

A 5h30 du matin nous avons porté Alpha, le ‘voleur traqué’, chez nous et nous lui avons donné un peu de nourriture, quelques médicaments pour adoucir la douleur et une natte pour dormir.

Alpha a 22 ans, il est orphelin et il a la tuberculeuse. Il a déjà commencé son traitement et il veut étudier pour apprendre une profession et changer son style de vie. Aujourd’hui, son visage défiguré est devenu normal, et je suis parvenu à découvrir tant de beauté à travers ses yeux. Quand son bras sera guéri, il pourra commencer à étudier pour apprendre un métier dans un laboratoire de Freetown et commencera son processus de réhabilitation.

Comme le disait Don Bosco, il n’y a pas de jeunes mauvais. Ceux-ci sont des jeunes qui n’ont jamais découvert le potentiel d’amour qui existe dans leur cœur. Quelle différence y a-t-il entre Alpha et moi ? Dans ses yeux je me vois, avec son silence il est en train de me dire implicitement que dans mon cœur il y a aussi un potentiel pour le bien et pour le mal, pour la violence et pour la paix, pour l’égoïsme et pour le don.

InfoANS

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