Les jeunes bougent et nous, que faisons-nous?
Spécial

25 avril 2018
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« Nous sommes en voyage. Nous n’avons ni propriétés ni bagages (…).

Nous sommes vivants puisque nous sommes en mouvement. Nous ne sommes jamais immobiles.

Nous sommes transhumants (…). Si tu veux que quelque chose meure, laissez-la en paix ».

(Jorge Drexeler, Movimento. 2017)

 

Les jeunes bougent toujours vers de possibilités inédites, avenirs insoupçonnables. Mais au-delà de la mobilité physique et du déplacement territorial, les jeunes manifestent une grande capacité de flux et de mobilisation dans les sociétés actuelles, supportés par les nouvelles technologies de communication, d’interface et des réseaux.

Les mobilités sociales, celle de la rue et celle du réseau, des places et des dispositifs, dans le contact face à face avec d’autres jeunes ou à travers un #hastag, n’admettent pas cette vision duale  propre des générations d’adultes, fermées entre binaire et duale : âme et corps, réel et virtuel, objectif et subjectif, substance et accident. Les jeunes sont en train de dessiner une nouvelle mappe  dans le territoire, soit celui de leurs déplacements physiques, soit celui du réseau, avec la création de nouveaux codes, langages et esthétiques. En tant qu’éducateurs nous devons considérer un nouveau langage pour penser aux ’ mobilités des jeunes’ puisque nous sommes habitués à les comprendre en termes de présence physique, sous-estimant le virtuel comme si celui-ci n’était pas réel. Cependant, pour les jeunes il n’y a pas de limite entre cette double présence, physique ou virtuelle, mais un unique espace/temps qui lie les dispositifs technologiques avec l’organisation de la rencontre, c’est un échange sans distinction des modalités de présence.

Nous devons considérer la mobilité des jeunes en relation à la stabilité des institutions. Institutions comme la nôtre doivent accompagner le mouvement des jeunes ou elles entreront dans un déclin sans précédents. Surtout, nous devrons faire des propositions qui tiennent présents et qui incorporent l’émotif et l’affectif, la nouvelle grammaire des jeunes et le changement du code ; pas seulement le rationnel  et les normes, l’appartenance et l’identité, les propositions et les réponses, les structures et nos organisations.

Pour faire cet exercice de changement du langage et des institutions, on demande la capacité de regarder vers l’avenir: il n’est pas possible laisser que l’expérience des jeunes soit liée à de modèles d’institutions anachroniques, pliées sur de vieilles sécurités ou ancrées à la nostalgie des temps glorieux, mais passés. Les jeunes ont un besoin urgent de propositions qui intègrent les composantes émotionnelles, affectives, y compris aussi les diverses formes de protestation et rébellion des jeunes.

Un salésien éducateur pour ces nouveaux temps est un homme qui, comme Don Bosco, n’a pas peur d’affronter ces situations d’incertitude et de mouvement, il est toujours attentif à écouter leurs préoccupations, les questions et les formes d’expression.

Les nouvelles réalités de déplacement des jeunes défient le charisme et les institutions. Si les institutions veulent rester dans le monde des jeunes, elles doivent bouger avec eux. Ou bien mourir !

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

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