France – A l’ESTIC (Saint-Dizier), l’animation pastorale confiée en partie à des jeunes

23 février 2022

(ANS – Saint-Dizier) – A l’ESTIC, l’institution scolaire salésienne de Saint-Dizier (Haute-Marne), l’animation pastorale porte le nom d’ASH, pour « Animation Spirituelle et Humaine. » Des lycéens et des élèves de BTS animent les séances consacrées aux collégiens. Concrètement, comment cela se passe ? Explications.

Dès le mois de mai de l’année précédente, les responsables, Rodolphe Fior, adjoint de direction pour la pastorale, et Sylvie Chablin, animatrice, présentent le projet aux lycéens. Il leur est proposé d’animer en binôme une heure d’ASH pour leurs camarades plus jeunes. Les élèves de première animent des 6è et les BTS, les 5è.

Cette anticipation est nécessaire pour répondre à leurs questions et les aider à dépasser leurs craintes. Leur plus grande appréhension est de mener de front l’ASH et les cours au risque de se trouver en échec scolaire. A ce jour, leur implication ne les a jamais fait échouer, bien au contraire.

Ils doivent confirmer leur participation définitive avant leur départ en congés fin juin.

En septembre, une fois l’engagement pris, et les groupes d’enfants confiés, ils ne peuvent plus se dédire. Rodolphe Fior travaille sur les questions d’emploi du temps en étroite collaboration avec les responsables des différentes sections du lycée et la conseillère principale d’éducation en juillet : les jeunes impliqués ne manquent pas un cours pour assurer l’ASH.

Pour chaque niveau (première-6è et BTS-5è), une équipe d’adultes très à l’écoute des jeunes animateurs, de leurs propositions, les aide à établir un parcours. Chaque année, cette progression est à inventer.  Les animateurs partent des centres d’intérêt des plus jeunes, des questions qu’ils se posent, de constats sur la vie, l’actualité. Les adultes sont attentifs à ce qu’un lien se fasse avec la foi. Cette heure d’ASH est un temps de parole entre jeunes, les adultes font confiance.

Chaque mois, un temps de coordination permet de revenir sur les expériences passées, les difficultés, les moments de joie et pour se projeter dans les animations à venir.  Ce temps est nécessaire pour reprendre souffle.

Une journée est aussi consacrée à la formation. Les jeunes animateurs sont invités à utiliser comme point de repère les agendas du MSJ Laudato Si et Fratelli tutti. Ils se réfèrent aussi au site salésien Oxyjeunes où ils trouvent des propositions d’animations.

Cette organisation permet aux aînés de prendre des responsabilités, de se sentir écoutés et appelés, de mieux comprendre le sens de cette heure d’ASH, de prendre goût à la relation et à l’échange avec les autres.

Voici ce qu’ils disent au moment de la rencontre bilan : « Cette heure d’ASH est un espace où on nous fait confiance. Ce sont des moments de joie. On est heureux quand on voit les enfants contents de participer ou de créer quelque chose. Ce sont des temps qui permettent de développer des liens avec eux, de vivre des émotions à leurs côtés. Ils peuvent se confier. C’est une vraie expérience d’encadrement quand on doit leur donner des repères, que l’on découvre la place de l’autorité, que l’on apprend à s’armer de patience, que l’on essaye de répondre à leurs questions, de les comprendre, de les rejoindre en s’adaptant au groupe. On devient curieux avec les curieux, on est vrai et sincère dans les liens qui s’établissent entre nous. »

Si aujourd’hui, l’implication de jeunes dans les animations pastorales est établie institutionnellement à l’ESTIC, il y a environ 15 ans, cela n’allait pas de soi ! Les responsables de la pastorale peinaient à trouver des bénévoles pour animer les rencontres et quand ils ont proposé d’impliquer les lycéens dans l’encadrement de groupes de collégiens, les membres de la direction pensaient que c’était une folie. Il a fallu beaucoup de ténacité pour amorcer le projet. Depuis cette période, ce sont entre 20 et 30 jeunes qui s’impliquent chaque année. Et avec la confiance des équipes de direction.

Alors, bien sûr, beaucoup de jeunes animateurs sont bien loin de la foi.  Mais ils ont compris que le projet est porté par la foi en l’homme et en Dieu. « Et s’ils ne partagent pas l’espérance en Dieu, ils partagent ce même projet de vivre une aventure ensemble, au service des jeunes, pour le Beau, le Vrai, le Bon », explique Rodolphe Fior. « Il n’est pas rare qu’en concertation, nous témoignions de notre espérance, Sylvie et moi. En tout cas, nous réagissons en chrétiens avec les jeunes animateurs. Il y a, je crois, quelque chose de la foi qui leur est encore bien mystérieux mais dans lequel ils avancent peu à peu. »

Cette année, un professeur de français a proposé aux lycéens volontaires de participer à des messes de jeunes sur la paroisse. « Certains sont venus écouter le projet» ajoute Rodolphe. Ils veulent s’y engager « car c’est une occasion de vivre ensemble des choses différentes. C’est là, je crois, que se joue, cette dimension sociale de la foi : partager une aventure commune, qui nous dépasse, car on ne sait pas où elle nous mènera, et croitre, les uns avec les autres chacun dans sa différence, sous le regard de Dieu. Il faut admettre que nous ne sommes pas les maîtres du Tout. »

P. Vincent Grodziski, SDB

Source: Don Bosco Aujourd’hui

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