Mais les fragilités dont parlait le Pape ne sont pas seulement physiques ou individuelles. « Même la vie religieuse aujourd'hui reconnaît sa vulnérabilité, bien que parfois elle l'accepte avec difficulté. Nous nous étions habitués à être significatifs par notre nombre et par nos œuvres ; être pertinent et socialement considéré… La crise que nous traversons nous a fait sentir nos fragilités et nous invite à assumer notre minorité. Tout cela nous invite à retrouver l'attitude que le Fils de Dieu a envers le Père et envers l'humanité, celle de « se faire serviteur. » »
Le Pape, dans le message qu'il avait préparé pour la circonstance et qu'il a ensuite remis aux religieuses - après avoir profité de l'audience pour répondre à leurs questions en improvisant - a présenté comme exemples deux figures évangéliques.
La première est celle de Pierre qui, lors de la Dernière Cène, a dû accepter que Jésus le servait dans le Lavement des Pieds. « Comme Pierre et avec Pierre, nous sommes maintenant appelés, après avoir reconnu que nous sommes vulnérables, à nous demander quelles sont les nouvelles vulnérabilités devant lesquelles nous, en tant que personnes consacrées, devons nous pencher aujourd'hui. À la lumière des signes des temps, quels ministères l'Esprit nous demande-t-il ? Quels changements l'Esprit nous demande-t-il dans notre manière de vivre le service d'autorité ? » a demandé le Pontife.
La deuxième figure est celle de Madeleine, la femme qui est passée d'une vie désordonnée et fragile à une vie centrée sur Jésus. Cette transformation, soulignée par les évangélistes, est pour le Pape un signe de la puissance du Seigneur et un témoignage que chacun peut être appelé à mettre ses fragilités au service de l'annonce.
La devise de la XIIe Assemblée de l'UISG est : « En voyage vers le Chemin synodal : à partir de notre vulnérabilité. » C'est pourquoi, après avoir parlé des fragilités, le Saint Père a également concentré son regard sur le thème de la synodalité. « Si le synode est avant tout un moment important d'écoute et de discernement, la contribution la plus importante que vous puissiez apporter est de participer à la réflexion et au discernement en écoutant l'Esprit et en vous abaissant, comme Jésus, pour répondre à votre frère dans ses besoins, » a ajouté le Pontife.
L'invitation à vivre le chemin synodal est analysé par le Pape dans toutes ses dimensions et dans le respect des nombreux charismes : dans les paroisses, dans les diocèses... Mais d'abord dans les communautés et les instituts.
« Je compte sur vous, chères sœurs, pour accompagner le peuple saint de Dieu dans ce processus synodal, en tant qu'expertes pour construire la communion, pour favoriser l'écoute et le discernement, » a conclu le Pape, avant de proposer une dernière invitation aux religieuses à prendre soin de la fraternité et toujours garder confiance en Dieu, même face aux nombreux défis auxquels la vie religieuse est confrontée à cette époque.
La XIIe Assemblée de l'UISG, qui s'est ouverte le mardi 2 mai, se clôture aujourd'hui, vendredi 6, après avoir réuni plus de 700 Supérieures Générales de plus de 70 Pays différents. La semaine de travail s'est articulée sur des présentations offertes par 10 orateurs, sur 5 thèmes clés : Vulnérabilité, Processus synodal, Vie religieuse et synodalité, Banlieues, appels à la transformation.
Fondée canoniquement en 1965, inspirée par le Concile Vatican II, l'UISG promeut la collaboration entre les congrégations féminines de la Vie Religieuse Apostolique. Actuellement, elle est composée de 1856 Supérieures Générales organisées en 36 constellations régionales.
Les documents de la XIIe Assemblée plénière sont disponibles ici.
https://www.infoans.org/fr/component/k2/item/15309#sigProId13a27429e2
