Il s’agit d’une traînée de destruction « sans précédent depuis 30 ans. » Telle est la situation au Pakistan, selon le Premier Ministre Shehbaz Sharif, après le passage des pluies de mousson, jamais aussi prolongées au-delà du mois de juillet, et jamais aussi intenses. C'est ce qu'a rapporté le Salésien Coadjuteur Piero Ramello, qui travaille à Lahore, une ville cette fois épargnée par l'avalanche d'eau. Mais un tiers du Pays s'enfonce.
Des maisons, des biens, des moyens de subsistance ont été perdus pour beaucoup, coulés comme dans un océan. Jusqu'à présent, 1 060 personnes seraient mortes depuis le début des pluies et 33 millions de personnes auraient été impliquées. La quasi-totalité du Balouchistan et du Sind, les deux provinces les plus touchées, ainsi que le Khyber Pakhtunkhwa (KPK) et le sud du Pendjab font face à une crise sans précédent, pour laquelle le gouvernement a demandé une aide urgente à la communauté internationale. De nombreuses familles ont besoin de nourriture, d'un abri et de soins de santé et, ayant perdu de nombreux animaux, qui font partie de leur subsistance quotidienne, les difficultés sont énormes, explique M. Ramello. Le Pape a sollicité la généreuse solidarité de la communauté internationale, celle invoquée même par le Premier Ministre Sharif.
En attendant, les fonds alloués par le gouvernement semblent totalement insuffisants. Le principal problème - dit le Salésien - au-delà de la situation climatique qui avec le réchauffement climatique semble peser lourdement sur le Pakistan en particulier - est l'absence d'un système d'élimination ou de collecte des déchets, à cause de laquelle les gens dans tout le Pays jettent les ordures dans le rivières. Lorsque l'eau devient abondante et incontrôlable, les déchets créent de véritables barrières, entravant l'écoulement normal et alimentant des crues et des engorgements aux proportions énormes. En outre, des programmes de planification urbaine mal conçus ont conduit à la construction de milliers de bâtiments dans des zones sujettes aux inondations. En plus de cela, il y a le réchauffement climatique : les responsables pakistanais blâment le changement climatique, affirmant que le Pakistan subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables dans d'autres parties du monde.
Le symbole de la catastrophe est le fleuve Indus, qui traverse la province méridionale du Sind, gonflé par des dizaines de rivières et de ruisseaux de montagne qui ont rompu leur lit en raison de pluies record et de la fonte des glaciers. Les vannes ont été ouvertes pour faire face à un flux de plus de 600.000 mètres cubes par seconde, a déclaré le responsable du barrage principal qui régule le flux de la rivière près de la ville de Sukkur, dans la province du Sindh, où vivent environ 500.000 personnes. Les autorités ont prévenu que des torrents d'eau devraient atteindre la province du Sindh dans les prochains jours, augmentant les difficultés de millions de personnes déjà touchées par les inondations.
Il s’agit donc d’une catastrophe d'une rare ampleur, donc, pour laquelle le Pays est en état d'urgence dans un moment déjà très difficile en raison d'un effondrement économique et d'une profonde crise politique.
