Italie – Édition religieuse. Le P. Costa, SDB : "Contre la crise : initiatives culturelles et éducation à la lecture"

21 janvier 2020

(ANS - Catane) - "Vous pouvez vendre le livre dans différentes versions et sur différents supports, mais le problème de la crise réside dans la baisse du nombre de lecteurs". C'est ce qu'affirme le P. Giuseppe Costa, salésien, professeur et expert en édition, pendant dix ans directeur de la Librairie  éditrice du Vatican, qui, dans une nouvelle publication, fait le point sur le panorama actuel du marché du livre dans le contexte catholique, entre défis et nouvelles propositions.

Quelle est la situation actuelle de l'édition catholique ?

Il y a une crise fondamentale qui est donnée par la non-obéissance au charisme de certains instituts religieux en ce qui concerne les mass media et la diffusion des livres. La majorité des publications religieuses sont la propriété d'instituts religieux qui, à l'origine, avec leurs fondateurs, avaient comme point de référence pour la diffusion de l'Évangile le livre "outil". Don Bosco, par exemple, s'est concentré sur les livres pour les écoles, le Père Alberione sur l'évangélisation par la bonne impression. Il s'agissait d'un investissement immédiat. Cette dynamique idéale a aujourd'hui échoué pour des raisons organisationnelles et financières, mais aussi pour une sensibilité différente.

Outre une crise externe, il y a donc une crise interne dans le monde religieux...

Oui, une crise interne qui n'a pas été traitée. Les difficultés de l'édition religieuse découlent également de la lecture spirituelle en déclin chez les religieux, comme dans le cas de l'utilisation de livres pour les méditations matinales. Et cela se produit également lorsque le désir de connaître les œuvres fondamentales de l'édition religieuse cesse d'exister.

Dans le passé, la direction spirituelle d'une personne commençait par la suggestion d'un livre à lire. Une coutume qui a changé.

Comment réagir ?

En s'appuyant sur de bons auteurs, sur le contact avec les centres culturels et les universités, sur des conférences et des librairies transformées en véritables centres culturels. L'édition religieuse doit savoir utiliser tous les outils et médias existants. Une série de services pour d'autres langues, tels que des services électroniques ou filmiques, peuvent toujours être proposés sur des thèmes de livres.

Y a-t-il un manque d'intérêt de la part des laïcs pour l'édition religieuse ?

Il y a une sécularisation galopante qui conduit les laïcs à ne pas s'approcher des livres religieux. Et cela a également un impact négatif sur le marché. Les jeunes s'habituent à la lecture s'ils sont éduqués pour le faire, soit à l'initiative personnelle de certains enseignants, soit dans la famille. Si nous voulons évangéliser de grandes masses, nous devons les amener à réfléchir et à utiliser ces outils.

Sur quels auteurs devrions-nous nous concentrer pour la relance de l'édition religieuse ?

L'éditeur doit faire une proposition unifiée sur des sujets tels que le désert, la prière et l'engagement politique... Et puis nous devons aider les jeunes à se construire une personnalité et une sensibilité par la lecture, en se concentrant sur certains thèmes, et pas seulement sur les écrivains en vogue en ce moment.

InfoANS

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