Pour Don Bosco, le conseil du P. Giuseppe Cafasso de se consacrer aux enfants et jeunes pauvres de Turin représentait la réponse de Dieu à ses doutes ; et de là, il partit à la recherche de ses « chers jeunes. » Nous savons qu’il les cherchait sur les places, dans les rues, dans les laboratoires, dans les prés, dans les tavernes, dans les bars, dans les salons de coiffure... Il les cherchait où ils étaient, où ils travaillaient, où ils vivaient, et dans de nombreux cas où ils survivaient.
Certes, Don Bosco savait « pêcher » avec beaucoup de gentillesse : il les interrogeait sur leur famille, leur travail, leur paroisse, leur vie sacramentelle. Il les divertissait avec des histoires et des blagues, leur donnait de petits cadeaux et les invitait à l’oratoire du dimanche. Don Bosco « pêchait » ses jeunes avec sa proximité, avec sa compagnie, et surtout avec sa présence dans les moments importants de leur vie.
Dans les chapitres 4 et 5 du troisième volume des Mémoires Biographiques, nous trouvons de nombreux faits sur la façon dont il « pêchait » les jeunes pour les faire participer à l’Oratoire. Le P. Garigliano, son ami du séminaire, en raconte un :
« Un jour, j’accompagnais Don Bosco dans les rues de Turin, quand, devant l’église de la Trinité, nous avons rencontré un jeune homme à l’apparence perverse et arrogante. À quoi Don Bosco a gentiment dit : « Qui es-tu ? Je suis un père qui aime les jeunes et le dimanche je les rassemble dans un bel endroit. » Le jeune homme a répondu : « Je suis un jeune pauvre sans emploi, sans père ni mère, et je cherche du travail. » La proposition finale de Don Bosco était : « Dimanche, je t’attends à l’Oratoire, viens, tu t’amuseras, puis je te chercherai un travail. » Don Bosco a pris une pièce de monnaie dans sa poche et l’a placée entre les mains du jeune homme. Le jeune homme, ému, a regardé la pièce et a répondu : « Don Bosco ! Je viendrai à l’oratoire ! » En fait, le jeune homme est venu à l’Oratoire et il est resté avec Don Bosco. »
Aujourd’hui, la Famille Salésienne continue l’œuvre commencée par Don Bosco. Le monde a changé, mais les jeunes pauvres continuent de rester dans les places, les bars, dans les rues, ainsi que dans les nouvel Aréopages, dans les cours numériques.
Pour cette raison, la Famille Salésienne doit se demander à nouveau : le « cœur oratorien » bat-il toujours en nous et dans nos œuvres ? Comment abordons-nous les jeunes d’aujourd’hui ?
