Argentine – Cœur révélateur, cœur masqué
Spécial

15 juin 2020

(ANS - Buenos Aires) – C’est une belle réflexion sur la mémoire vive des cinq jeunes oratoriens de Poznan, Pologne, et sur la célébration du Sacré-Cœur de Jésus. Faire mémoire dans cette époque technologique est quelque chose de difficile, étant donné que Google nous a déjà privés de cette capacité de nous souvenir. D’un autre côté, l’œuvre de mémoire nous invite à retrouver la spiritualité juvénile salésienne de cinq jeunes qui ont vécu pleinement la suite de Jésus.

Oui, suivre Jésus et vivre la spiritualité salésienne dans l’un des épisodes les plus sombres et les plus sanglants du siècle dernier, la Seconde Guerre mondiale. Ces jeunes martyrs sont : Czeslaw Józwiak, Edward Kazmierski et Jarogniew Wojciechowski, tous les trois nés en Pologne. Franciszek Kesy et Edward Klinik vivaient à Berlin et Bochum, en Allemagne.

Ils ont des caractéristiques communes. Les cinq étaient des oratoriens, engagés dans l’animation de leurs compagnons, consciemment impliqués dans leur propre croissance humaine et chrétienne, unis par des intérêts et des projets personnels et sociaux.

Ils ont été fichés et arrêtés presque simultanément en 1940 par la Gestapo. Ensemble, ils ont vécu le même processus carcéral et ont subi le martyre avec la guillotine le 24 août 1942 à Dresde.

L’amitié qu’ils ont nouée pendant leur incarcération est restée vivante jusqu’au dernier moment. « Il était l’un des animateurs de l’oratoire et il était étroitement uni par des liens d’amitié et de désir de grands idéaux chrétiens comme les quatre autres, » peut-on dire de chacun d’eux.

Unis dans la prison et la mort, chacun d’eux a une biographie particulière. Les cinq jeunes hommes venaient de familles chrétiennes. Sur cette base, d’ailleurs, la vie et la proposition évangélisatrice de l’oratoire ont stimulé leur générosité envers le Seigneur, leur maturité humaine, leur prière et leur engagement apostolique. Ils étaient ouverts à la vie et pourtant toujours préparés, avec un cœur qui révélait leur générosité en donnant même leur existence pour suivre Jésus.

Et je voudrais rappeler la dernière attitude personnelle et communautaire de ces cinq jeunes, qui met en évidence de façon très évidente ce cœur révélateur qui débordait de joie, d’engagement, de générosité et de dévouement.

Mais dans cette période, nous avons été témoins de l’autre côté de notre cœur, qui se masque pour ne pas montrer nos faiblesses ou nos ombres : peurs, colère, méchanceté, égoïsme et mauvais comportement.

En rappelant les cinq martyrs, nous rappelons l’héroïsme de ces jeunes qui se sont impliqués pour Jésus et ont offert leur vie. Ils n’étaient ni mesquins ni égocentriques, mais honnêtes dans leurs convictions et leur amour pour leurs codétenus, pour avoir découvert que Jésus vivait en eux.

En mémoire de ces jeunes et proches de la Fête du Sacré-Cœur, nous demandons le courage de vivre le quotidien en essayant d’intégrer et d’embrasser en nous et dans nos cœurs ce qui est clair et ce qui est sombre, ce qui révèle et ce qui recouvre, le généreux et le mesquin.

Sergio Gauna, SDB

InfoANS

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