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Inde – Les migrants, personnes « du rien »
Spécial

27 octobre 2020

(ANS - New Delhi) - Il y a des villes en Inde qui sont très développées et industrialisées. Ces mêmes villes ont été construites par des gens qui viennent du rien, qui vivent dans la pauvreté et le dénuement et qui n'appartiennent à nulle part. Pour ces personnes, les Salésiens s'engagent à créer des espaces et à imaginer de nouvelles formes d'hospitalité, de fraternité et de solidarité.

Les personnes auxquelles ils adressent ces nouvelles formes de solidarité sont les migrants, qui viennent de toute l'Inde et qui sont venus à New Delhi (ainsi que dans d'autres villes modernes du Pays) avec des entrepreneurs en construction pour travailler dans les chantiers. Ils ont été embauchés pour construire des routes, des métros, des centres commerciaux, des bureaux et des complexes résidentiels. Après avoir travaillé pour réaliser tout cela, ils se retrouvent cependant dans des quartiers exigus, sans eau potable, sans toilettes et sans électricité. Le réseau d'égouts fonctionne comme un canal le long des rues et les ordures sont éparpillées partout. La route est tout sauf une route, avec des nids de poule et de l'eau stagnante.

Ceux qui paient le prix le plus élevé pour cette situation sont les enfants. Les migrants, occupés à travailler dur, n'ont souvent pas le temps de s'occuper de leurs enfants. La plupart du temps, les enfants sont laissés seuls. Ils sont analphabètes, mal nourris, en mauvaise santé et inconscients du vaste monde plein de possibilités qui pourrait les attendre. Ils sont non qualifiés, prêts à devenir des ouvriers du bâtiment, pour un autre entrepreneur. La plus grande perte de la nation est la perte de leur enfance pour ces millions d’enfants.

Après avoir séjourné dans ces villes pendant plusieurs années, les travailleurs migrants perdent leur lien avec leur patrie. En même temps, ils n'appartiennent pas aux villes où ils travaillaient. Ils ne peuvent cependant pas revenir en arrière, car ils n'ont ni terre ni propriété dans leur lieu d'origine. En travaillant si dur, ils ont également perdu leur culture et leurs langues. Ils n'appartiennent nulle part, ce sont des gens du « rien. »

Comme l'a souligné le Pape François : « La pandémie nous a rappelé combien la coresponsabilité est essentielle et que ce n’est qu’avec la contribution de tous – même des catégories souvent sous-évaluées – qu’il est possible d’affronter la crise. Nous devons « trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. » »

P. Babu Varghese, SDB

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