La graine plantée au milieu de tant de difficultés, au milieu de l'isolement et de la misère, le Seigneur Jésus l’a faite grandir et devenir un arbre feuillu, une réalité qui plaît aux yeux et au cœur, pour les progrès accomplis, pour l'élargissement de l’horizon culturel et spirituel du peuple angolais où la présence de Don Bosco est ancrée.

Je remercie Notre-Seigneur Jésus-Christ pour son commandement « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28, 19). Les premières communautés ferventes se trouvaient en Afrique du Nord. Aujourd'hui, ce continent est l'un des plus engagés dans l'évangélisation de ses peuples. Et parmi ces peuples il y a l'Angola.

Le « Projet Afrique » ​​de la Congrégation Salésienne et de la Zone atlantique (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a commencé vers 1981 à Dondo et Lwena, puis s'est étendu à Luanda, Calulo, Ndalatando, Benguela, Cabinda et plus récemment à Huambo : il a connu un bon processus de croissance, de développement des œuvres, d'inculturation dans l'évangélisation et la pastorale.

J'ai pu visiter toutes ces communautés depuis mon arrivée, fin décembre 2002, avec les époux Aldo Fanego et Carmen Benítez (qui sont venus animer la pastorale familiale missionnaire conformément aux dispositions des Évêques des diocèses visités), et grâce à la gentillesse et à l'accompagnement du P. Martín Lasarte, Supérieur de la Vice-Province salésienne « Mamá Muxima » d'Angola (ANG), qui lui a consacré son temps et sa passion missionnaire salésienne.

Quel impact cette visite a-t-elle eu sur moi ? Que reste-t-il dans mon cœur ? À l'époque, j'étais en service, de 1992 à 2006, dans celle qu’on appelait « Délégation Salésienne » d'Angola. Surtout à Lwena, où j'ai vécu pendant 9 ans, les temps étaient difficiles pour l'établissement du charisme et pour l'évangélisation des gens, à cause de la guerre. Ainsi, les missionnaires ont préféré rester en Angola à l'invitation des supérieurs majeurs à Rome, pour aller dans d'autres Pays africains avec de meilleures chances de vie et de travail.

De ces moments a émergé l'énorme affection que les missionnaires salésiens ont manifestée dans leur tâche pastorale et évangélisatrice. Ce témoignage historique fleurit aujourd'hui par des vocations surprenantes et abondantes de Salésiens consacrés. Le nombre de ses membres est incroyable : 155 Salésiens, dont seulement 25 étrangers environ, le reste étant tous angolais. Aspirants, pré-novices, post-novices, étudiants en théologie, jeunes prêtres. Beaucoup d'entre eux occupent déjà des postes de direction avec de grandes responsabilités. N'est-ce pas déjà un prodige de la grâce de Dieu et le fruit visible de ces graines plantées dans les premières années, et années de guerre ?

Les communautés salésiennes, comme celles des Filles de Marie Auxiliatrice (elles aussi ont eu le même parcours et grandissent en termes de vocations consacrées dans l'Institut), je les vois bien organisées pour la vie de prière, dans la pastorale éducative évangélisatrice avec beaucoup de créativité et de force, assistées par des catéchistes, des animateurs, des professeurs, des adolescents et des jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes (Amis de Dominique Savio, Jeunesse de Don Bosco, groupes de Laura Vicuña, groupes sportifs, missionnaires et de volontariat missionnaire... ). Les Directeurs qui encouragent les confrères, surtout dans la charité pastorale, sont louables. J'ai vu la ponctualité dans les prières du matin et du soir. J'ai remarqué la piété dans les célébrations eucharistiques et l'estime cordiale entre les confrères, l'appréciation envers les Directeurs et le Supérieur, le P. Lasarte, la reconnaissance de son animation, son témoignage, sa joie et ses visites continues aux communautés.

J'ai été impressionné par le travail éducatif, les écoles d'alphabétisation du soir pour adultes et celles pour enfants et adolescents le matin et l'après-midi, au profit des jeunes générations, leur offrant un projet de bonheur et un avenir certain, bien visualisé à travers l'environnement familial, la joie, l’étude et initiation à la vie chrétienne. Les nombreux professeurs des écoles se forment à la pédagogie et à la spiritualité salésienne et sont les premiers collaborateurs de ce projet éducatif qui intègre les valeurs humaines et chrétiennes. Il est clair qu'il reste encore beaucoup de travail à faire, car beaucoup d'enfants, d'adolescents et de jeunes s'ouvrent lentement à la vie chrétienne. Mais j'ai vu le modèle d'une école salésienne catholique partout, à Lwena, à Sambizanga à Luanda, à Viana, à Dondo, à Benguela, à Cabinda, à Huambo, avec des nombres peut-être parfois excessifs, mais tous sont toujours enrichis par l'éducation reçue et par la présence de Jésus-Christ, de Marie Auxiliatrice et de Don Bosco dans leur vie.

Je suis étonné de ce qui a été fait dans la Formation Professionnelle de milliers de jeunes, à une époque où ils étaient aidés par des projets gouvernementaux ou internationaux. En raison de la situation économique, ils ont besoin d'une nouvelle définition qui, avec l'aide de Dieu et de nouveaux collaborateurs, puisse continuer à offrir un service professionnel.

L'oratoire festif, l'attention aux enfants de la rue (avec ses trois phases : à Mota et Mabubas, dans divers lieux de Luanda et à Catete) méritent des félicitations pour être l’œuvre pastorale la plus difficile, en faveur des enfants les plus abandonnés, des rues et démunis. Avec beaucoup d'affection et de professionnalisme pastoral, s'ouvre pour eux l'espoir d'une vie digne, d'un avenir prometteur grâce à l'éducation.

Je me souviens des paroles du P. José Imbamba, aujourd'hui Archevêque de Saurimo, qui, dans les moments difficiles de Lwena, m’a dit : « Que serait Lwena sans les Salésiens ? Au cours de la rencontre que nous avons eue à Luanda le jour de Noël dans la paroisse de São Joaquim, le P. Raimundo, Responsable de la Pastorale Familiale, a commenté presque dans les mêmes termes : « Que serait l'Église en Angola sans la présence de Don Bosco, des Salésiens et des Filles de Marie Auxiliatrice ? »

Tout cela pour rendre grâce à Dieu, car, grâce à des « serviteurs inutiles, » l'œuvre d'évangélisation, de formation des personnes, de pastorale inculturée a été menée à bien, toujours sous la protection de Marie Auxiliatrice et avec l'amour de Don Bosco, comme premier imitateur du « Bon Pasteur, » Notre Seigneur Jésus Christ.

Je termine en exprimant ma gratitude pour l'opportunité de profiter de l'œuvre de Dieu et de Don Bosco dans cette terre bénie de l'Angola. Le passé s'épanouit dans la nouvelle vie, dans la démocratie, dans le défi de l'évangélisation, de l'éducation chrétienne et de qualité. Sa population est de plus en plus nombreuse, on dit qu'elle atteint 40 millions d'habitants. Au milieu de tout cela, l'œuvre salésienne est un grain de sable, mais en or, avec la présence d'autres communautés religieuses et du clergé diocésain des nombreux diocèses angolais de l'Église catholique.

Mgr Edmundo Valenzuela, SDB

Archevêque Émérite d'Asuncion, Paraguay

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