Loin de se ramener à des considérations sur le dit système préventif, ce traité « Le système préventif » est en fait un ensemble de réflexions sur l’ensemble de la méthode pédagogique de Don Bosco. Il ne s’agit pas que de la prévention. A vrai dire, l’expression « système préventif » de la brochure de 1877 s’appliquait à tout le système éducatif de Don Bosco, fondé, affirmait-il, sur « la raison, la religion et l’affection », et caractérisé par bien d’autres éléments que la seule prévention.
Jean-Marie Petitclerc, dans une recent conférence ouverte au grand public, à Nice même, s’attacha à expliquer le texte intégral de Don Bosco, en suivant le plan de Don Bosco lui-même :
- En quoi consiste la méthode préventive et pourquoi il faut la préférer ?
- L’application de la méthode préventive
- L’utilité de la méthode préventive et un mot sur les châtiments
Le mot « système », dit-il, ne doit pas être compris dans l’acception « systématique », mais dans l’acception « systémique », au sens moderne du terme, un ensemble d’éléments interdépendants, liés entre eux par des relations telles que si l’une est modifiée, les autres le sont aussi. Ce système est dit « préventif » par opposition à « répressif ». La pratique de ce système pour Don Bosco s’appuie tout entière sur les mots de St Paul : « La charité est bonne, elle est patiente, elle souffre tout, espère tout et supporte tout. » Le type de présence de l’éducateur à l’éduqué, qui est une assistance amicale, enrichissante et bienfaisante, non pas une surveillance plus ou moins oppressive, est essentiel au système. « Le système préventif fait de l’élève un ami, disait Don Bosco. Il voit dans son assistant un bienfaiteur qui le conseille, veut le rendre meilleur. »
L’univers de l’éducation est régi par des lois. L’éduqué doit connaitre le règlement de son institution, selon Don Bosco, quitte à dialoguer sur ses applications. Dans le système préventif, l’espace de l’éducation est régi simultanément par la confiance et par la loi. « Eduquer à la manière de Don Bosco ne signifie pas ne jamais sanctionner mais sanctionner salésiennement », dit encore Jean-Marie Petitclerc. « C’est ici que l’amorevolezza doit prendre toute sa place, poursuit-il. C’est parce que tu as du prix à mes yeux que je sanctionne ce comportement aux conséquences négatives pour toi et ton environnement. »
Don Bosco faisait reposer tout son édifice éducatif sur la triade : raison, religion et affection. La raison signifiait, pour lui, le refus de l’autoritarisme et d’une séduction malsaine. L’éducateur fait toujours appel à la capacité de discernement de son interlocuteur. Par religion, Don Bosco entendait l’enseignement religieux chrétien et la pratique des sacrements de pénitence et d’eucharistie. En milieu non chrétien, on prendra en compte la question du sens de la vie et des repères éthiques. « Que l’homme soit pleinement homme », disait Xavier Thévenot. Quant à l’affection -l’amorevolezza » en italien -, c’est la bonté affectueuse grâce à laquelle le jeune se sent aimé. « L’assistant salésien » a pour modèle le doux saint François de Sales », disait et répétait Don Bosco.
Il faut se garder d’enfermer le système préventif dans les quelques pages écrites à Nice en 1877. Le système préventif c’est le style de la personne même de Don Bosco. Autrement dit, un ensemble d’attitudes, de conviction, d’actes, de moyens, d’intervention, de méthodes et de structures. Le système préventif c’est Don Bosco lui-même, pourrait-on dire !
Quatre personnes ont témoigné de l’importance de l’écoute en éducation aujourd’hui.
Christine Dissaux, maman de trois enfants et salésienne coopératrice : « C’est grâce à Don Bosco et à la famille salésienne que j’ai changé mon attitude envers mes enfants. Je prends du temps pour parler avec eux et je n’agis plus sous la colère. »
Alexandra Beausire, professeur de français et d’histoire géo : « Il faut toujours respecter l’élève, croire en lui, l’écouter, car la violence arrive quand il n’a plus de mot. »
Alexandre Mouangué, élève en chaudronnerie à Don Bosco Nice : « Ce qui m’a marqué en arrivant dans cette école, c’est l’accueil que j’ai reçu. Dans ma classe, je m’efforce d’écouter mes camarades et je suis même considéré par eux comme un médiateur. »
Jérôme Latreille, CPE au collège voisin de St Joseph depuis vingt ans : « J’exerce ce métier car dans ma jeunesse trois personnes m’ont tendu la main, dont un salésien de Don Bosco-Nice. Ils ont cru en moi. C’est pourquoi j’essaie d’avoir le même regard bienveillant, sur les jeunes de mon collège. »
Source: Don Bosco Aujourd’hui
