République Tchèque – « Nous ne devons pas avoir peur d’admettre que des abus sexuels sont commis aussi dans l’Église »

04 février 2021

(ANS - Brno) - Les Salésiens de la Province de la République Tchèque (CEP) ont décidé d’accorder une attention particulière à la prévention des abus sexuels et à l’aide aux victimes de tels abus. Pour cela, ils ont créé une page spéciale sur leur site Web. Dans cet entretien, dont nous publions aujourd’hui la première partie, le P. Vojta Sivek, Vicaire et Délégué pour la Pastorale des Jeunes du CEP, explique comment les abus peuvent être évités et quelles sont les mesures à prendre lorsqu’ils sont commis.

Comment les Salésiens tchèques protègent-ils les enfants et les jeunes contre les abus sexuels dans leurs centres de jeunes ou dans les paroisses ?

Tout d’abord, je dois dire que cette question n’est pas un tabou pour les Salésiens tchèques. Nous en discutons lors de nos réunions et nous nous en occupons en mettant en œuvre diverses règles et directives dans nos centres de jeunes et nos paroisses. Je pense que le travail d’équipe est une excellente prévention, ainsi que diverses mesures personnelles et professionnelles, comme la supervision. Il est également utile d’en parler entre les Salésiens eux-mêmes et entre les Salésiens et les laïcs. Je pense qu’un débat ouvert et honnête est essentiel pour prévenir les échecs dans notre travail et dans nos relations. Nous avons beaucoup travaillé sur cela et nous avons progressivement développé une culture de pensée partagée, de planification et d’évaluation ouverte et sincère.

En même temps, je crois que la meilleure prévention des abus réside dans un effort sincère visant le développement humain et chrétien de tous ceux qui participent à la mission salésienne et dans une expérience honnête de consécration salésienne.

Cependant, nous ne pouvons pas complètement exclure la possibilité d’abus sexuels parmi les Salésiens. Comment une personne qui a été victime ou témoin d’un comportement inapproprié devrait-elle réagir ?

C’est exact, malheureusement ; nous ne pouvons jamais exclure complètement ce risque. Par conséquent, il est important d’avoir une procédure bien faite facilement disponible sur ce qu’il faut faire dans une telle situation. Quand quelqu’un est témoin ou victime d’un comportement inapproprié, c’est comme si on avait un début d’incendie dans la maison : on peut être paniqué et, pour le choc, ne pas savoir quoi faire. Le principe de base est de ne rien garder pour soi. Il est possible de se confier à la personne qui dirige ou gère l’œuvre, comme le Directeur du centre de jeunes, le curé ou le Directeur de la communauté. On peut également me contacter personnellement. Toutes ces personnes savent généralement comment réagir et quoi faire lorsqu’elles reçoivent de telles informations.

S’il émerge que quelqu’un a été victime d’abus sexuels par un Salésien, que suit-il ?

En général, les premiers pas sont les suivants : la victime m’appelle et me dit qu’elle a été abusée par un Salésien. Parfois, elle (ou il) nous contacte par un intermédiaire, comme un thérapeute ou un être cher. Le premier contact n’inclut pas de noms ou de détails spécifiques. Les appelants veulent généralement savoir ce que nous, en tant que Salésiens, ferons dans cette situation. Tout d’abord, j’essaye de décrire une procédure possible, qui consiste à écouter l’ensemble de l’événement et à faire un enregistrement écrit en présence d’un notaire pour vérifier son exactitude. Les enregistrements sont confidentiels, je ne peux donc pas donner de détails ici.

Et qui participe à cette rencontre ?

Nous nous mettons d’accord à l’avance avec la personne qui dépose plainte. Elle ou il peut avoir quelqu’un de proche pour le soutenir, comme un thérapeute. Et nous discutons également si les deux participants salésiens (tous les deux hommes et prêtres) peuvent être intimidants dans une telle conversation : nous pouvons faire en sorte qu’une femme mène l’entretien, si l’informateur se sent plus en sécurité de cette manière.

Lorsque nous nous accordons pour créer un environnement sûr, nous convenons également d’une date et d’un lieu pour la réunion. L’informateur a souvent besoin de temps pour rassembler la force et le courage de parler de ces choses en personne. Organiser tout cela, du premier coup de téléphone à une réunion personnelle, peut prendre plusieurs semaines. Je laisse la personne qui apporte l’information gérer le rythme, car cela sert à créer cet environnement sûr que nous essayons de garantir. Finalement, le but de la réunion est de collecter des informations fiables, sur la base desquelles l’ensemble de la situation est abordé.

Jan Kvapil

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

Ce site utilise également des cookies d’autres provenances, pour enrichir l’expérience des utilisateurs et pour des raisons statistiques.En parcourant cette page ou en cliquant sur un de ses éléments, vous acceptez la présence de ces cookies. Pour en savoir davantage ou refuser, cliquez sur l’indication « Autres informations ».