Italie – Les Salésiens ouvrent leurs portes aux réfugiés afghans. L'histoire de Mustafa

05 janvier 2023

(ANS - Macerata) - « J'aime beaucoup l'Italie, je suis très bien à Macerata. Je ne veux pas que l'avenir de nos enfants ressemble au mien. Tout ce que j'avais a été anéanti. Détruit en un instant. Pour eux, je souhaite une vie paisible et joyeuse. » Mustafa Alizada parle ainsi. Tout juste 24 ans, mais avec une vie déjà très mouvementée : il s'agit en fait d'un jeune Afghan réfugié en Italie, accueilli, avec sa famille, par les Salésiens de Macerata.

De ses yeux, toujours souriants et pleins de gratitude, on ne croirait pas qu'il ait vécu l'enfer : Mustafa a déjà vu tant d'horreurs. Et un morceau de son cœur est resté à Kaboul, dans son Afghanistan. Avec la prise de pouvoir des talibans en août 2021, il a été contraint de fuir avec sa famille : comme tous ceux de l'ethnie hazara (chiite), persécutés par le régime. La décision prise en un instant, la seule possible pour avoir un espoir d'y arriver : un tweet qui leur a sauvé la vie et puis, en voiture, la nuit, tout camouflés pour ne pas être reconnus, jusqu'au Pakistan. Il y a trouvé refuge avec sa femme, leur fils nouveau-né à Kaboul, l’autre âgé de 4 ans et ses beaux-parents : 21 jours d'attente, puis l'avion qui les a emmenés en Italie et une nouvelle vie. Mustafa, ingénieur spécialisé dans la construction, est ici depuis 2021 et il a obtenu le statut de réfugié il y a quelques semaines, ainsi que le reste de la famille : entre les salutations à ses amis des Salésiens de viale don Bosco, où il a été accueilli et vit avec sa femme, ses enfants et ses beaux-parents, il trouve la force de raconter son histoire.

« Lorsque les talibans ont pris le pouvoir, nous savions que nous étions en danger, nous avons dû quitter notre Pays au plus vite. Par l'intermédiaire de ma belle-sœur et d'une journaliste, militantes du Réseau de Afghanistan Women’s Political Partecipation Network, un tweet a été envoyé à Maria Grazia Mazzola, une journaliste de Rai, qui s'est immédiatement mise au travail. Notre deuxième enfant devait naître, c'était le chaos à l'époque, ma femme a accouché à Kaboul, puis nous avons fui au Pakistan, nous avons voyagé de nuit, les femmes n'avaient que les yeux découverts, nous avions peur. Après 21 jours, nous sommes partis pour l'Italie, grâce à ce tweet. » Maintenant Mustafa accomplit le Service Civil avec les Salésiens, il s'occupe des activités des jeunes : il va bientôt commencer à travailler dans une entreprise de construction.

Il commence comme ouvrier et ensuite, qui sait, il pourra aspirer à une qualification supérieure, comme celle qu'il avait dans son Pays : il espère l’équivalence de son diplôme, il essaie déjà à travers une université en ligne. Depuis qu'il est ici, il n'a jamais cessé d'étudier : cours après cours d'italien, pour essayer de bien communiquer. Et il a réussi, même si passer du farsi à l'italien n'est pas facile.

« Je remercie les Salésiens - dit-il -, qui nous ont tenu la main dans les moments les plus difficiles de notre vie, de nous avoir donné un lieu de vie et de nous aider dans le travail. Pour nous, ce sont des frères, des amis, notre famille. »

« Lorsqu'ils sont arrivés l'année dernière, juste avant Noël - déclare le P. Francesco Galante, Directeur de l'œuvre de Macerata - c'était pour nous un signe de la Providence. Imaginez vous retrouver devant une famille avec un bébé d'un peu plus d'un mois. Cela nous a fait donner corps à l'accueil, avec tout l'effort qui s'en suit : aller chez le médecin, au commissariat, puis les empreintes digitales, les accompagner au supermarché avec de la viande halal, etc... En même temps, pour nous ce fut une leçon, qui nous a enseigné à ne pas « étouffer » nos hôtes en les comblant de mille gentillesses. On voit que ce ne sont pas des migrants économiques, ils ont été arrachés à leur terre, un jour ils ont vécu normalement et le lendemain ils s'enfuyaient, puis ils ont été accueillis dans un Pays à la culture différente, obligés de faire face à la solidarité, d'être des hôtes . Nous nous sommes rendu compte que l'hospitalité exige qu'on soit à l'écoute de ceux qui arrivent. »

Avant de commencer son Service Civil, « si Mustafa nous voyait travailler et que par hasard on ne lui demandait pas de nous aider, il serait offensé - poursuit le P. Galante -. Il a une grande envie de faire, de se rendre disponible. Il s'est lié d'amitié avec tous ici. » Et, en effet, en plus des volontaires, Mustafa et sa famille ont socialisé avec les étudiants universitaires qui vivent dans l'appartement à côté du leur.

En plus des Salésiens pour le Social Aps, le « Groupe Abel » du P. Ciotti, l’Unione Donne in Italia (Union des Femmes d'Italie), les Églises chrétiennes Évangéliques Baptistes, la coopérative « Una Città non basta (Une Ville ne suffit pas), » l'association « Federico nel cuore (Federico au cœur ) » font partie du Réseau Humanitaire de la société civile, fondé par Maria Grazia Mazzola. 11 familles ont été accueillies en Italie à travers ce Réseau.

Source : Il Resto del Carlino

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