Soudan - Dans l'urgence, les Salésiens restent avec les gens

31 mai 2023

(ANS - Khartoum) - Une guerre interne sévit au Soudan depuis un mois et demi ; elle est née d'une rivalité entre les hautes autorités du Pays, mais génère des souffrances pour toute la population. Au cours de ces 45 premiers jours, 1,3 million de personnes ont déjà été contraintes de fuir.

Lorsque les premières bombes ont explosé, la maison des missionnaires salésiens à Khartoum s’est trouvée à mi-chemin entre les lignes des deux fronts. « À la stupéfaction de tous, des coups de feu et des tirs lourds d'arme à feu ont été entendus le samedi 15 avril, » a rapporté le Directeur de la maison, le P. Jacob Thelekkadan. Une bombe est tombée dans les laboratoires de l'école de formation professionnelle « Saint Joseph, » heureusement à un moment où les élèves étaient ailleurs. Presque un miracle, si l'on considère que le samedi les salles de classe se remplissent à nouveau après la prière du vendredi, selon les préceptes de l'Islam. D'autres obus sont ensuite tombés, sans faire de victimes. Après avoir mis les jeunes en sécurité, les religieux ont immédiatement activé un service d'assistance aux familles qui, le même jour, ont commencé à demander protection et assistance pour la nourriture et, dans certains cas, un abri temporaire.

Tous au Soudan espèrent un cessez-le-feu durable qui permettra le renouvellement des réserves alimentaires, la reconnexion des réseaux d'eau et d'énergie, l'ouverture de corridors humanitaires pour protéger la population d'un affrontement armé entre les deux armées - égales en hommes et moyens - dans ce qu'il serait une erreur d'appeler une « guerre civile, » puisque la population n'est pas en guerre, seuls les deux dirigeants le sont.

Mais de temps en temps, des centaines de milliers de personnes sont en fuite : pensons à ce qu'implique l'afflux de centaines de milliers de familles, démunies de tout et terrifiées par les tueries fratricides, dans les Pays voisins. L'Égypte, le Soudan du Sud, le Tchad, l'Éthiopie, la République Centrafricaine, la Libye sont les lieux de destination, choisis chacun en fonction de la proximité, mais aussi de l'espoir de trouver un accueil. Ce sont des masses qui augmentent le nombre effrayant de réfugiés en Afrique, le continent où se produisent les migrations les plus constantes de tous les temps, également pour des raisons climatiques.

Les Salésiens ont décidé de rester à Khartoum et à El-Obeid, où ils sont appréciés pour leur capacité à former les jeunes aux métiers dont le Soudan a besoin pour poursuivre son développement économique. Les enfants de familles musulmanes ont accès à deux écoles professionnelles, dans un respect mutuel dont les institutions publiques du Pays ont été des garants conscients.

Le début de la présence des Salésiens dans ce Pays-pont entre l'Éthiopie et l'Égypte remonte à plus de 40 ans et s'est caractérisé par une croissance progressive de la confiance mutuelle. Lorsque le P. Václav Klement, en tant que Visiteur Extraordinaire envoyé par le Recteur Majeur, après un grand engagement en matière de visas et de démarches bureaucratiques, a réussi à entrer dans le Pays, en avril 2022, il a pu rencontrer ses treize confrères répartis en 3 communautés : une paroisse qui anime 25 000 fidèles et 8 écoles primaires paroissiales, et deux Centres de Formation Professionnelle, un pour chaque ville, qui accueillent environ 800 jeunes.

Le miracle opéré par ces Fils de Don Bosco prend forme aujourd'hui dans le courage qui les a motivés à ne pas monter dans les convois qui amenaient le personnel d'organisations étrangères à Djibouti voisin pour prendre les vols de retour dans leurs Pays. Ils restent à Khartoum et à El-Obeid pour partager le nouveau quotidien difficile avec les paroissiens et les collaborateurs, pour nourrir l'espoir de la paix.

Et tout comme les réfugiés qui ont fui l'Ukraine envahie par la guerre ont trouvé des portes ouvertes dans les maisons salésiennes des Pays voisins, les Soudanais trouvent d'autres Salésiens prêts à les accueillir dans certaines des localités où ils arrivent en fuyant leur Pays. Comme à Juba, au Soudan du Sud, où les Fils de Don Bosco sont présents et actifs dans un camp de réfugiés.

« Prions pour que le bon sens prévale des deux côtés, » écrit l'archevêque de Khartoum, Mgr Michel Didi Agdum Mangoria. À ses côtés, les Fils de Don Bosco restent comme un signe que des miracles peuvent être espérés.

Pour plus d'informations, visitez le site : www.missionidonbosco.org

InfoANS

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