Une première école formelle de boulangerie a eté ouvert ce lundi, 9 octobre, en Haïti. Cette école fait désormais partie des ateliers des Salésiens de Don Bosco à l’École Nationale des Arts et Métiers (ENAM). Une vingtaine d’étudiants dont neuf filles y sont déjà admis. Toute une série d’activités a été organisée à l’occasion du lancement de ce nouvel atelier. En plus des discours de circonstance, les étudiants ont exhibé leur talent en présentant un sketch satirique mettant ainsi en valeur les métiers manuels.
D’ici la fin de ce cycle, le pays disposera enfin des professionnels en boulangerie. La Société haïtienne de production de farine de blé a mis le paquet. Elle s’associe avec les Salésiens de Don Bosco en raison de la notoriété de la congrégation dans la formation des jeunes Haïtiens depuis 1936. Tout a été pris en compte, en plus d’un espace répondant aux normes, les responsables s’attèlent à ce que les étudiants reçoivent la meilleure formation qui soit. C’est en ce sens qu’ils ont fait appel à des professionnels venus du Grand Moulin des Antilles de Guadeloupe pour assurer la formation des maîtres. Ils en ont profité pour remettre des matériels nécessaires aux apprenants.
La mise en place de cette structure répond, expliquent les concepteurs, à un important besoin. Il existe des milliers de boulangeries dans le pays, mais dans une grande proportion, dans cette branche d’activité, la formation se fait sur le tas. Jusqu'ici, il n’existe aucune école de boulangerie formelle en Haïti. Ce métier est caractérisé par une nonchalance visible. Nombreux sont ceux qui vivent directement de ce métier, mais rares sont ceux qui approfondissent les notions y relatives. Ainsi, le directeur commercial de « Les Céréales d’Haïti S.A », Ralph Valcourt, croit que les consommateurs ont rarement accès à des produits de qualité à base de farine.
Conscient que la boulangerie nécessite une technicité très approfondie, le responsable soutient que cette initiative s’inscrit dans une démarche de rupture avec l’ancienne façon de faire. Le supérieur de la vice-province salisienne d’Haïti, Jean Paul Mésidor, croit que la formation professionnelle est la clé pour y arriver. « La formation est un outil de lutte contre la pauvreté et d’épanouissement social. » Après deux ans de travail intense, signale le révérend père, il y a lieu d’espérer un vent nouveau dans ce secteur d’activité. D’ici les dix prochains mois, insistent les tenants de ce projet, la première promotion sera déjà prête à intégrer le marché du travail.
Le secteur de la boulangerie, font-ils savoir, se révèle un secteur d’une importance considérable. La farine de blé fait partie intégrante du régime alimentaire quotidien de l’Haïtien, particulièrement le pain qui est produit et vendu quotidiennement à chaque coin de rue. Les représentants de l’industrie de la farine avancent que le pain crée définitivement une activité économique intense en diverses régions du pays tant urbaines que rurales et à différents niveaux de la société.
Par ailleurs, en plus de l’augmentation de l’offre de formation dans le pays, selon l’un des responsables de l’ENAM, Olibrice Zucchi Ange, cette formation se tient dans le but de permettre aux jeunes de gagner dignement leur vie. Une telle initiative traduit, poursuit-il, la volonté de l’institution qu’il de participer activement dans la vie économique du pays. Tous les partenaires adhèrent à cette idée. Car, laissent-ils entendre, le développement durable dépend largement de l’éducation, laquelle constitue le meilleur investissement dans le devenir de la société.
Source : Le Nouvelliste