Juan David fait partie de ces personnes (il y en a aujourd'hui jusqu'à 158 millions !) qui savent bien ce qu'est le travail des enfants, car il a lui-même été exploité de cette façon. Quand il avait 6 ans, Fernando, 3 ans, et Maria, avec une seule, attendaient chaque jour son arrivée pour qu'ils puissent manger quelque chose. Il avait commencé à mendier, mais il n'arrivait toujours pas à gagner assez d'argent. C'est alors qu'il décide de travailler comme "recycleur". "C'est le mot que nous utilisons pour définir les enfants qui travaillent dans les décharges à la recherche d'un objet qui pourrait avoir une valeur économique ", a-t-il déclaré au portail COPE.
Juan David est le fils du premier mari de sa mère, décédé peu après sa naissance, et ses frères ont un autre père. "Ma mère apparaissait rarement à la maison, elle était très négligée... Le problème est apparu quand ils sont tombés malades et nous avions besoin de plus d'argent pour les médicaments.
Avant que la drogue, l'exploitation sexuelle ou les mafias paramilitaires ne mettent la main sur lui, en 2007, il a eu la chance de rencontrer Juan Carlos Reigota, coordinateur du projet "Derecho a Soñar". "Il nous a emmenés étudier à 'Ciudad Don Bosco', chez les Salésiens".
James Alexander Areiza de "Ciudad Don Bosco", explique : "Nous travaillons depuis 54 ans avec la population la plus vulnérable de Medellín, du département d'Antioquia et de nombreuses autres régions de Colombie. Nous sommes des salésiens et des laïcs engagés qui font un travail de formation humaine, académique et professionnelle". Areiza a également précisé qu'ils essaient de "retirer ces enfants de la rue, loin de la drogue, de l'exploitation sexuelle et de la guerre". Beaucoup sont des enfants soldats et continuent d'être menacés par des bandes criminelles.
"Récemment - dit Juan David - j'ai rencontré certains de mes amis d'enfance et j'ai été surpris de voir combien d'entre eux ont des problèmes de drogue. Ils ont même été surpris quand ils m'ont revu, ils m'ont cru mort, comme c'est arrivé à beaucoup d'autres qui ne voyaient plus... Et ils ont aussi été surpris quand je leur ai expliqué que ma vie avait changé et que j'étudiais même à l'université".
Juan David n'a aucun doute sur son avenir : "Je veux que mon travail se concentre désormais sur l'aide aux enfants et aux jeunes qui sont confrontés à une vie très difficile à en sortir".
Source : COPE
