Le Salésien analyse l'évolution et le changement de l'accompagnement salésien, en soulignant les éléments qui demeurent des piliers immuables et ceux qui nécessitent une nouvelle interprétation.
Il souligne que la méthode Don Bosco conserve une structure essentielle : « L'accompagnement commence par un moment d’accueil du jeune, dans sa situation concrète », qui n'est cependant pas passive.
« Don Bosco lance un défi pour le développement du jeune, par un accueil partagé qui engendre une dynamique éducative ». Ce processus, déclare-t-il, aboutit à l'élaboration d'un projet de vie, soutenu non seulement par l'individu, mais par toute la communauté éducative.
« Le point central et fondamental est l’affection, accueillir le jeune tel qu'il est ». Il souligne également que, même si les formes de dialogue changent avec les cultures et les époques, l'accueil demeure un geste humain et universel.
Nouveaux défis
Si, par le passé, le principal défi était l'éducation elle-même, le contexte est aujourd'hui différent. « Il y a désormais le défi de la solitude des jeunes, de la pénurie d’orientation et de références, de l'absence de sens dans la vie, mais aussi les défis de l'ère numérique ».
Ce nouveau contexte exige une adaptation des stratégies d'accompagnement afin de répondre à un besoin fondamental de connexion.
Le P. Vojtáš présente une vision équilibrée de l'intelligence artificielle, indiquant que le principal danger réside dans son remplacement de la présence humaine : « Le risque est grand lorsque nous, en tant qu’éducateurs, sommes absents et que l'intelligence artificielle devient le véritable accompagnateur des jeunes ».
Le sentiment de la communauté
En même temps, il reconnaît l'immense potentiel de la technologie, si elle est utilisée correctement : « Une vision positive de l'intelligence artificielle est qu'elle nous permet de mieux gérer notre temps, d'aborder de nouvelles méthodes d'apprentissage et de planification, et, en fin de compte, de consacrer plus de temps à un véritable accompagnement humain ».
La solution à cette crise de solitude et de sens que les jeunes vivent réside toujours dans la communauté et les rencontres personnelles. Le P. Vojtáš exhorte les jeunes au courage et à l'action : « N'ayez pas peur d'entrer en relation avec les autres et de demander de l'aide ».
Parallèlement, il recommande également aux éducateurs d'être « à l'écoute, disponibles pour des échanges informels dans la cour de récréation et ouverts aux jeunes ».
C'est précisément dans cette proximité, si chère à Don Bosco, que « on partage l'idéal salésien de vie communautaire et de relations qui enrichissent chacun ».
