Les élèves ont réussi à contacter Björn grâce au manager du groupe ABBA, Görel Hanser, ce qui constitue déjà un résultat important. Mais au lieu de se concentrer uniquement sur le groupe, Isabella Fletcher et les autres élèves du Cours de Sciences Politiques, niveau A, ont posé à Björn des questions très pertinentes sur la musique et la politique, la créativité et les relations humaines.
L’ensemble du magazine est magnifiquement conçu et mis en page. Il contient également plusieurs excellents articles : il sera intéressant de voir combien de journalistes et de rédacteurs élèves de « Faith Matters » deviendront journalistes professionnels dans quelques années.
Vous trouverez ci-dessous l'article paru dans Faith Matters, contenant l'interview de Björn Ulvaeus :
Dancing Queens, Pretty Ballerinas, Money, Money, Money … Mais qu'en est-il de la politique et de la musique ? Poursuivez votre lecture pour découvrir ce que Björn Ulvaeus a à dire.
Membre d'un des plus grands groupes de tous les temps, Björn Ulvaeus est immédiatement reconnaissable en raison de ses mélodies entraînantes et ses textes intemporels. Cependant, derrière des titres comme Aha ! et My, my!, se cache un penseur profond : il suffit d'écouter les chansons « Soldiers » et « Eagle » pour le comprendre. Nous avons voulu approfondir la question en dialoguant avec lui.
Pensez-vous que la musique et la politique peuvent travailler bien ensemble ?
Non.
À votre avis, la véritable liberté d'expression devrait-elle autoriser des paroles de chansons controversées qui offensent ou incitent à la haine ?
Non, idéalement non, mais il est très difficile de définir ce qui constitue une « offense » et une « haine ». Le mieux est donc d'éviter d'écouter de telles paroles ou de les ignorer complètement si vous les entendez.
Quel impact les conflits et l'immigration ont-ils eu sur la musique ?
L'influence des différentes cultures sur sa propre culture d'origine (lorsqu'il y en a une) due à l'immigration est évidemment immense. Je constate que les milieux artistiques sont plus réceptifs à ces influences que les gens en général.
Est-ce la promotion de l'esprit communautaire au sein de la société ou l'individualisme qui encourage la créativité chez les artistes ?
La collaboration créative a été cruciale dans ma carrière. On pourrait donc dire que j'ai favorisé une sorte d'« esprit communautaire », même si parfois il s'agissait d'une communauté de deux personnes ! Blague à part, l'individualisme semble être un passage obligé pour une grande star. Cela ne signifie pas pour autant que la star doive être une diva. J'ai rencontré beaucoup de grandes stars qui sont aussi normales que moi, mais je pense qu'on peut se permettre « un certain individualisme » dans une société qui promeut la communauté.
Avez-vous constaté un changement dans la politique de l'UE depuis les dernières élections américaines ? Un leadership fort et la démocratie peuvent-ils coexister ?
Oui, je pense que nous avons réalisé, ou commençons à réaliser, que l'Amérique n'est plus ce qu'elle était. Cette prise de conscience est présente à tous les niveaux. Nous avons pris conscience d'une réalité où nous devons nous défendre nous-mêmes sans l'aide des États-Unis. J'espère que cela incitera l'Europe à s'opposer à l'autocratie et à la dictature. Certes, il existe de nombreux exemples de leaders forts (et non d'hommes forts) dans les démocraties. Mais pourquoi voudrions-nous des leaders « forts » ? Pourquoi pas des leaders intelligents, empathiques, compétents et efficaces ?
Pensez-vous que les artistes ont le devoir moral d'encourager la participation politique ?
J'ai toujours évité de me laisser impliquer dans la politique des partis nationaux, mais à un niveau plus élevé, celui de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la liberté d'expression et, bien sûr, de la démocratie, je pense que les artistes devraient faire entendre leur voix.
Dans quelle mesure les artistes musicaux devraient-ils être libres d'utiliser des extraits d'œuvres d'autres artistes ?
Je pense qu'ils devraient d'abord demander la permission.
Étant donné que le théâtre et la musique sont des expériences très personnelles, est-il pertinent d'avoir des critiques d'art / musicaux ?
Tant qu'ils sont compétents et qu'ils donnent une image fidèle de ce qu'ils ont vu, ils ont leur utilité. Ils peuvent donc exprimer leur opinion sur le sujet, et si l'on a appris à faire confiance à ce critique, il ou elle peut être utile.
Dans une interview accordée à Times, vous avez déclaré que les relations humaines sont très importantes. Quelles sont, à votre avis, les qualités les plus importantes que les êtres humains devraient développer en eux-mêmes ?
L'empathie, la bienveillance, la capacité de pardonner et l’esprit critique.
L'ensemble du numéro spécial Noël de « Faith Matters » est disponible à l'adresse suivante : https://online.flippingbook.com/view/19644336/
