TROIS ÉTOLES, TROIS HISTOIRES MERVEILLEUSES et un cœur qui n’oublie pas
Spécial

15 juillet 2019

Nous devons nous rappeler la valeur incalculable de chaque rencontre humaine, qu'elle soit de courte ou de longue durée, profonde ou rapide. Chaque rencontre laisse un parfum particulier dans notre âme. Nous vivons chaque rencontre humaine d'une manière particulière. Comme les trois dont je vais vous parler.

Chers amis et lecteurs,

Je vous retrouve avec joie pour notre rendez-vous mensuel. Avec le Bulletin Salésien, Don Bosco a voulu faire connaître le bien qui se fait dans les maisons salésiennes, surtout dans les missions. Et lui-même le faisait personnellement, sans craindre de tendre la main avec une immense confiance en ceux qu'il rencontrait, espérant en trouver beaucoup qui puissent l'aider à accomplir sa mission parmi les jeunes et les familles les plus pauvres du monde.

Je voudrais évoquer avec vous trois belles histoires que j'ai vécues lors de mes visites parmi les Salésiens à travers le monde. La protagoniste absolue de toutes les histoires est une étole.

L'étole fait partie des vêtements du prêtre et du diacre pour les célébrations liturgiques. C'est cette bande de tissu de la couleur liturgique du jour que le prêtre met sur ses épaules et laisse tomber sur sa poitrine. C'est l'insigne de la dignité et de la consécration du prêtre ; elle rappelle le joug facile à porter de Notre Seigneur, les obligations de l'état sacerdotal et symbolise, d'une certaine manière, les brebis que le Bon Pasteur porte sur ses épaules. Ces derniers mois, on m'a offert trois étoles qui ont pour moi une signification affective particulière. 

L’étole d’une femme anonyme 

La première étole m'a été offerte lors de la fête de Marie Auxiliatrice, le 24 mai au Valdocco de Turin. C'est une belle étole, brodée à la main avec un beau fil d'or, réalisée en des centaines d'heures de travail. Une dame dévote de Marie Auxiliatrice et de Don Bosco désirait que je la porte au cours de l'Eucharistie et durant la procession de Marie Auxiliatrice ce soir-là. Cette étole avait été confectionnée dans la simplicité du sacrifice, avec beaucoup de générosité et d'amour pour Notre Dame. J'ai célébré l'Eucharistie avec cette étole, et je l'ai portée durant la procession où j'ai offert ma prière pour les milliers et les milliers de personnes qui étaient là, et en particulier pour cette femme (que je ne connaissais pas, car le don avait été fait anonymement), dont le cœur est plein d'amour pour la Vierge Auxiliatrice et de foi dans le Seigneur. 

L’étole des jeunes qui vivent sous les bombes 

J'ai reçu la deuxième étole à Damas, en Syrie, un après-midi où des centaines de garçons et de filles étaient à l'oratoire-patronage. Cet après-midi-là, nous avons célébré l'Eucharistie avec plus d'une centaine de jeunes animateurs universitaires. Nous croyions ardemment que la paix était proche et, à la fin de la messe, nous devions libérer une colombe blanche pour dire à tous que l'on pouvait se réjouir pour la paix, mais non loin de nous, ont explosé de violents tirs de mortier. Eh bien ! cet après-midi-là, ces jeunes animateurs, des jeunes merveilleux, avec un regard profond et une foi vraiment vécue, m'ont offert une belle étole sur laquelle une broderie en arabe dit : « Souvenez-vous de nous chaque fois que vous célébrez l'Eucharistie ».

L’étole des jeunes incarcérés

J'ai reçu ma troisième étole il y a un mois, lors de ma visite au Brésil, au Mato Grosso. À la fin d'une rencontre avec les jeunes, un éducateur m'a offert une étole portant au dos, écrits avec une encre indélébile, les noms et prénoms des 56 jeunes de la maison salésienne. Ce ne sont pas des garçons avec une histoire banale. Ce sont des garçons condamnés à ce qu'on appelait autrefois « prison pour mineurs », des jeunes privés de liberté pour avoir commis quelque délit et confiés aux Salésiens après le procès. Ces jeunes ne pouvaient pas participer à la rencontre, mais ils m'avaient envoyé l'étole avec leurs noms, me demandant de ne pas les oublier et me promettant qu'eux aussi se souviendraient de moi. Je peux vous assurer que je me souviens d'eux tous les jours à la célébration de l'Eucharistie.

Je crois

Je crois intensément à l'harmonie et à la communion des cœurs. Je crois fermement à la prière, surtout à la prière des uns pour les autres. C'est une véritable expression d'amour que de prier pour d'autres personnes, connues ou inconnues, mais qui viennent habiter dans nos cœurs au moment où nous nous souvenons d'elles. Au cours de ces années, j'ai compris de plus en plus clairement pourquoi le Pape François insiste pour que l'on prie pour lui.

C'est pourquoi je veux vous laisser le témoignage de la valeur importante de ces trois étoles.

Je veux graver dans ma mémoire, et dans la vôtre, la valeur incalculable de chaque rencontre humaine, qu'elle soit de courte ou de longue durée, profonde ou rapide. Chaque rencontre laisse un parfum particulier dans notre âme. Nous devons faire en sorte que chaque rencontre humaine soit spéciale : ainsi notre vie s'enrichira.

Les gens sont comme des cordes de guitare, chacune est une note différente, mais ensemble elles peuvent faire entendre des harmonies inoubliables. Je voudrais rappeler comment la foi réussit à émouvoir les cœurs et la volonté. Je le vois partout dans mes voyages à travers le monde salésien.

Chaque fois, je comprends mieux ce que Don Bosco écrivait aux garçons du Valdocco, quand il était loin d'eux, les appelant « voleurs ». Oui, c'est ainsi qu'il les définissait : « Oui, vous êtes tous des voleurs... » ; et puis il ajoutait : « parce que vous avez volé mon cœur. » C'est agréable de sentir que le cœur puisse vous être volé d'une manière aussi affectueuse et pleine d'amour, quand on ne cherche que le bien des personnes.

Je vous bénis tous et vous promets que la prochaine fois que je porterai une de ces étoles, je me souviendrai aussi de vous qui avez partagé avec moi leur signification profonde.

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

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